264 – La sphère psychique – Edito

signes psychiques pour sembler exhaustive dans la découverte du médicament approprié.
Nous constatons tous ce besoin de globalité surmultiplié. Qu’un patient vienne avec une liste de préoccupations mentales et qu’il semble emmuré dans ses représentations et ses peurs, et nous le dirigeons immédiatement, dans notre interrogatoire vers les sensations corporelles et les symptômes plus triviaux de la circulation ou de la digestion.
Qu’il vienne au contraire avec une liste de bobos locaux à n’en plus finir que nous cherchons à intégrer cela dans des symptômes et des ressentis de la sphère psychique.

Alors pourquoi parler cette fois-ci de la sphère mentale uniquement ? Est-ce pour ne voir dans la méthode homéopathique et dans la matière médicale de nos médicaments, dans les rubriques de nos répertoires, que ce qui est psychique comme une sorte de nec plus ultra du génie du médicament ?

 

Non bien évidemment, nous n’adhérons pas aux pratiques basées uniquement sur la sphère psychique, les rêves, les symboles, au détriment de la chair de vie de l’ensemble des symptômes, y compris physiques, généraux ou locaux.
Nous prenons le parti d’une homéopathie clinique basée sur les symptômes et non sur les représentations mentales du patient, et même trop souvent du praticien.
La sphère psychique et les signes qui s’y rattachent, aussi bien chez le patient que dans nos matières médicales ont une double utilité.
Ils sont comme nous venons de le dire, le complément nécessaire pour valider la sélection des médicaments sur les seuls signes somatiques.
Ils sont aussi d’une grande importance pour soigner les grands tableaux psychologiques ou psychiatriques.

 

L’homéopathie dans ce domaine peut être irremplaçable. Elle peut être alternative.
Elle peut être complémentaire.
Elle est irremplaçable dans ce point de vue global du patient. On ne soigne pas un asthme, une constipation, un rhumatisme chronique en intégrant les seuls signes liés au syndrome incriminé. Cela n’entraîne que des améliorations partielles et en fin de compte, une déception de plus pour le patient.
Elle est alternative dès lors que la souffrance psychique pourrait entraîner un mésusage médicamenteux, avec un rapport bénéfice/risque en défaveur. On ne soigne pas une insomnie chronique avec des somnifères. On ne traite pas un état anxieux ancien ou une sensibilité psychique excessive avec des psychotropes. Cela relève de la psychothérapie sûrement, de toutes les approches cognitives et comportementales probablement, de tout ce qui est de l’ordre du développement de soi. L’homéopathie a ici une place centrale et est le traitement médicamenteux de référence en la matière. Elle est complémentaire enfin, dans les désordres plus marqués où elle doit être associée aux psychotropes ou prises en charge plus lourdes. Les pathologies « border line », les troubles psychiatriques « de l’autre côté du miroir » nécessitent des pare-feux allopathiques. L’homéopathie a, nous le voyons régulièrement, dans un cadre complémentaire, un effet « plus » indéniable pour le patient et nous aurions tort de l’en priver.

Psyché ne trouva pas d’époux avant qu’Eros ne la sauve. L’amour, toujours l’amour ? En l’occurrence, nous pourrions user du terme plus pudique de compassion ou de sens du devoir pour nos patients.
La réponse à la souffrance de la sphère psychique nécessite avant tout cet amour du patient et celui de la méthode homéopathique bien conduite. En deuxième lieu bien sûr, il nécessite la compétence par l’expérience et l’étude. Puisse ce numéro y contribuer.

Dr Daniel Scimeca

 

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