Il est significatif qu’à l’existence temporelle de Samuel Hahnemann à la croisée des époques – il a la quarantaine lorsque la Révolution fait souffler un vent nouveau sur l’Europe jusqu’à sa Saxe natale – son oeuvre admirable fasse contrepoint, qui va faire passer la médecine à l’état de science et son exercice, de l’empirisme à nos modernes et scientifiques praticiens.
Lui-même ne sentit pas tous les paradoxes de sa vie : fuyant ce “vent de liberté”, mais franc-maçon au sens où l’entendaient les “Lumières”, cherchant l’appui de l’aristocratie en place, ne goûtant rien tant que la vie de famille ; vilipendé par la Faculté et rendant coup pour coup ; luthérien austère saisi d’un tardif démon de midi, hygiéniste convaincu mourant d’une inflammation pulmonaire après soixante ans de tabagisme mais à 88 ans…
Comment cet incroyable personnage balzacien inventa-t-il l’homéopathie ? Par la simple addition d’un labeur acharné au service de l’expérimentation, sens aigu de la logique scientifique et d’une série de géniales intuitions ?
Les choses ne sont jamais si simples et c’est tout le mérite du Dr Max Tétau, restitutant avec verve et passion un Samuel Hahnemann au siècle des Lumières, que d’éclairer tout ce que l’universelle loi de similitude et le principe de l’énergie vitale, deux siècles plus tard, doivent encore à leur maître fondateur.
Année 2008